Marine Le Pen en embuscade dans les sondages ( article npi )

Marine Le Pen en embuscade dans les sondages
Posté par Loic Baudoinle 2 juin 2010 Dans son édition du 1° juin, le quotidien Les Échos, sous la signature de Pierre-Alain Furbury, consacre un article au Front National de demain…

A deux ans de la présidentielle, la fille de Jean-Marie Le Pen confirme sa progression dans les études d’opinion : elle est créditée de 13 % des voix.

Elle n’a pas encore pris les rênes du FN mais elle paraît déjà bien placée pour réaliser un bon score à la prochaine présidentielle. Pour la seconde fois d’affilée, Marine Le Pen est créditée de 13 % des voix et de la troisième place dans un sondage Ifop pour Paris Match, publié jeudi. « Un socle élevé », insiste Jérôme Fourquet, le directeur adjoint du département Opinion de l’institut. C’est plus que les 11 % qu’elle recueillait à l’automne et à l’hiver. Plus, surtout, que le niveau de son père dans les enquêtes d’opinions – « entre 8 et 10 % » -à deux ans des quatre dernières présidentielles. En matière de popularité, elle avait déjà creusé l’écart avec Jean-Marie Le Pen : 29 % de bonnes opinions pour elle (en hausse de 2 points sur un mois) contre 21 % pour lui (en recul de 2 points).

Éviter provocations et dérapages

Si Marine Le Pen a le vent en poupe, c’est d’abord parce que la conjoncture est favorable à l’extrême droite. Depuis les élections régionales, le FN s’applique à surfer sur la crise économique et sociale, la faiblesse de l’euro, les débats sur la burqa, le malaise des banlieues, les faits divers illustrant la « montée continue » de la criminalité et la « banalisation » de la violence. En fustigeant à chaque fois, à l’attention de l’électorat populaire, « l’échec » de Nicolas Sarkozy.

Mais la popularité de Marine Le Pen a aussi des ressorts personnels. Jeune (41 ans), habile communicante (elle a le sens de la formule et est à l’aise sur les plateaux de télévision), l’eurodéputée prend soin d’éviter les provocations et dérapages dont son père est coutumier. « La marque Le Pen continue, tout en n’étant pas lestée par ces références plus ou moins scandaleuses à la seconde guerre mondiale », analyse Pascal Perrineau, le directeur du Centre de recherches politiques de Sciences po. Du coup, Marine Le Pen incarne une forme de renouveau et apparaît plus fréquentable. Un récent sondage Ipsos en témoigne : 28 % des Français, et 36 % des sympathisants UMP, se disent favorables à ce qu’elle participe à un gouvernement. « La dédiabolisation du FN commence à porter ses fruits », se réjouit son lieutenant, l’ex-secrétaire général du FN Louis Aliot. « Son image est plus policée mais les fondamentaux idéologiques du parti n’ont en rien changé », tempère le politologue Jean-Yves Camus.

Bruno Gollnisch, toujours populaire en interne

Parce qu’elle est une femme, Marine Le Pen semble, au passage, quelque peu modifier la sociologie des électeurs frontistes. Dans le baromètre Ipsos, elle recueille 14 % des intentions de vote chez les femmes et 12 % chez les hommes, traditionnellement plus enclins à voter extrême droite. « Un Jean-Marie Le Pen à 12 % fait 16 % chez les hommes et 8 % chez les femmes », explique Jérôme Fourquet. Reste à savoir si ces sondages, ainsi que ses bons résultats électoraux dans le Nord-Pas-de-Calais, suffiront à convaincre les adhérents du FN de lui confier les rênes plutôt qu’à Bruno Gollnisch, toujours populaire en interne. Selon un calendrier arrêté lundi, la campagne au sein du parti démarrera officiellement le 1er septembre. Le nom du nouveau leader du Front sera connu le 16 janvier prochain.

Source : Les Échos.